Déclaration de monsieur le ministre d’Etat, ministre des Transports du Cameroun
Monsieur le Représentant du Gouverneur de la Région du Littoral,
Monsieur le Directeur Général de l’Autorité Aéronautique,
Monsieur le Représentant Résident de l’ASECNA au Cameroun,
Mesdames et Messieurs les Représentants des compagnies aériennes,
Mesdames et Messieurs les Représentants des organes de presse ;
Je vous remercie d’avoir accepté notre invitation et d’être venus si nombreux à notre rencontre ce jour qui n’est ni une conférence, encore moins un point de presse. Il s’agit tout simplement d’une déclaration du Président de la Commission d’enquête technique créée à la suite de l’accident du Boeing 737-800 de la Kenya Airways, survenu ici à Douala, le 05 mai 2007.
A titre de rappel, dans la nuit du 04 au 05 mai 2007, le vol KQA507 en provenance de l’aéroport international d’Abidjan (Côte d’Ivoire), à destination de Nairobi Jomo Kenyatta Airport (Kenya), fait une escale régulière à l’aéroport international de Douala. Il fait nuit et le temps est orageux. Peu après le décollage, l’aéronef s’écrase dans une zone de marécage et de mangrove au Sud/Est de Douala au lieu dit MBANGA MPONGO. Les 114 occupants ont trouvé la mort et l’appareil totalement détruit.
Le 08 Mai 2007, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, par Arrêté n°098/PM a créé la Commission d’enquête technique sur cet accident et lui a assigné la mission d’établir les causes de cet accident. La Commission d’enquête est constituée des Etats et organisme suivants :
le Cameroun (Etat d’occurrence) ;
le Kenya (Etat d’immatriculation et de l’exploitant) ;
les Etats-Unis d’Amérique (Etat du constructeur) ;
La Côte d’Ivoire (Etat intéressé par l’enquête) ;
L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale.
Pour comprendre les causes de l’accident, les membres de la commission ont travaillé dans les pays suivants :
- Douala, lieu de l’accident, pour disposer des éléments sur le déroulement du vol, l’infrastructure aéroportuaire, les services de la navigation aérienne et les services d’assistance en escale ;
- Ottawa, dans les laboratoires du Transportation Safety Board (TSB) pour le dépouillement et la collecte des données des deux enregistreurs de vol ;
- Nairobi, à la base de Kenya Airways (KQA) et dans les locaux de la Kenya Civil Aviation Authority (KCAA), pour disposer des éléments sur :
- le personnel navigant technique impliqué dans l’accident,
- le suivi du maintien de la navigabilité et de la maintenance de l’aéronef,
- le contrôle d’exploitation au sein de la compagnie KQA ;
- la supervision de la sécurité des vols par la KCAA.
- Abidjan et Cotonou, pour reconstituer la vie des membres d’équipage techniques pendant leur période de repos et le déroulement du vol entre Abidjan et Douala ;
- Washington, dans les locaux du National Transportation Safety Board (NTSB) pour analyser les performances de l’avion et les facteurs humains notamment, la désorientation spatiale (divergence entre l’orientation perçue et l’orientation réelle par rapport à la surface de la terre) ;
- Pensacola toujours aux Etats-Unis, pour une étude complémentaire sur la désorientation spatiale ; et enfin
- Seattle pour observer le vol KQA 507 reconstitué par Boeing sur simulateur d’après les données de l’enregistreur des paramètres de vol.
A la suite de ses travaux, la Commission d’enquête a adopté un projet de rapport qui a été transmis aux Etats intéressés et au Canada pour observations éventuelles comme le prescrit la règlementation. Lesdits Etats ont fait parvenir leurs observations. Celles-ci ont été évaluées par la Commission d’enquête technique et prises en compte dans le rapport final que je viens de publier officiellement.
Le rapport publié et transmis au Kenya, au Canada, aux Etats Unis d’Amérique et à l’OACI contient des informations sur le déroulement de l’accident, l’infrastructure aéroportuaire, le personnel aéronautique et l’aéronef en cause. Il est divisé en quatre parties :
- Renseignements de base
- Analyses
- Conclusion
- Recommandations de sécurité
Il pourra être consulté dans une semaine sur le site web de la Cameroon Civil Aviation Authority à l’adresse www.ccaa.aero
Il me semble nécessaire de rappeler que conformément à la Convention relative à l’aviation civile internationale, l’enquête technique n’est pas conduite dans le but d’établir des fautes ou de déterminer les responsabilités individuelles ou collectives. Son seul objectif est de tirer les enseignements en vue de prévenir de futurs accidents.
En conclusion, je tiens à remercier tous les Etats qui ont bien voulu apporter leur contribution à cette enquête. Je citerais plus particulièrement :
le Canada qui nous a fourni ses laboratoires pour le dépouillement des deux enregistreurs et la collecte des données ;
les Etats Unis d’Amérique qui ont permis à travers des études menées d’analyser les faits observés ;
le Kenya, pour sa collaboration dans tous les domaines depuis le début de l’enquête jusqu’à la production du rapport final de l’enquête technique.
Je vous remercie.